Histoire du parfum à travers les civilisations Partie 3
L'évolution des parfums de civette et de musc, du Moyen-Orient à l'Occident.
Depuis, l’usage des parfums connaît une progression constante, parallèlement à l’essor du luxe. Cependant, il convient de noter que notre goût est devenu plus raffiné ; les parfums de musc et la civette, si appréciée des élégantes des XVIe et XVIIe siècles, bouleverserait nos sensibles d'aujourd'hui, habitués aux parfums plus légers et délicats. L'Orient reste le pays le plus réputé pour son amour des parfums ; les deux plus appréciés sont le musc et la rose. Dans le paradis du Moyen-Orient, le pavé devrait être fait de musc. Evla Effendi raconte qu'à Kara-Amed, la capitale de Diarbekir, il y a une mosquée nommée Iparic, qui a été construite en mélangeant une telle quantité de musc dans le mortier que l'atmosphère en est constamment saturée. La mosquée Zobeide de Torris a également été construite avec du musc, dégageant une odeur très forte, surtout lorsque le soleil brille sur ses murs les plus beaux mais partiellement en ruine. Cependant, c’est la senteur de rose qui est le parfum le plus utilisé en Orient ; il sert à diverses fins. Effendi mentionne qu'à Kara-Amed, la capitale de Diarbekir, il y a une mosquée nommée Iparic, qui a été construite avec une si grande quantité de musc mélangé au mortier que l'atmosphère en est constamment imprégnée. La mosquée Zobeide de Tauris a également été construite avec du musc et dégage une forte odeur, surtout lorsque le soleil frappe ses murs partiellement en ruines. Cependant, l'essence de rose est le parfum le plus utilisé en Orient et sert à diverses fins : elle est utilisée pour laver les murs des mosquées, les femmes à la mode l'utilisent pour leurs ablutions, elle pousse en éclats odorants dans les cours des palais et elle est saupoudrée sur les murs des palais. invités en signe de bienvenue. Le commerce du parfum est si important à Constantinople qu'une galerie entière du Grand Bazar lui est consacrée. On y trouve un fouillis de flacons dorés d'essence de rose, de pâtes et cosmétiques indigènes, de pastilles de musc et d'ambre gris, rondes et plates, recouvertes d'une fine couche d'or ; des perles de jade, de noix de coco, de bois de santal, etc., des brûleurs d'encens et des boules parfumées en métal finement sculptées. La question des parfums est liée à une autre frivolité, celle du « maquillage » que certaines femmes utilisent pour sublimer leur beauté ou « réparer les dégâts irréparables des années »… Mais nous ne nous attarderons pas là-dessus, car cette pratique est heureusement en train de disparaître. , et nous nous contenterons de présenter divers bibelots artistiques servant à stocker ces « peintures », « poudres » ou « grains de beauté » (on sait que ces points noirs appliqués sur le visage pour imiter des « grains de beauté ») ; le contenant a certainement plus de valeur que le contenu.
L’importance de la production florale dans la région grassoise
Le commerce des matières premières naturelles utilisées en parfumerie a fait l'objet d'une étude très approfondie par M. J. Rouché, ingénieur chimiste ; nous extrairons les informations liées aux produits natifs, qui présentent ici un intérêt particulier. Concernant les essences indigènes, Grasse, Cannes, Nice, par leur climat et leur culture florale, constituent un centre de production unique au monde, qui a jusqu'à présent conféré sa suprématie à la parfumerie française. Dans le département des Alpes-Maritimes, on compte une quarantaine d'industriels, générant un chiffre d'affaires de 40 millions (12), dont 1920 à 7 millions à l'exportation. Ils emploient 8 hommes et 400 1000 femmes ; il n'y a pas de chômage en soi, mais pendant la haute saison du 15 avril au 31 mai, des aides supplémentaires sont recrutées, en partie en provenance d'Italie, estimées à 30 %. Le salaire moyen est de 2.50 francs pour les hommes et de 1.25 franc pour les femmes. Chaque année, plus de 5 millions de fleurs sont transformées (en 1920). Avec ces fleurs, ils produisent 400 tonnes de pommades parfumées par enfleurage, 100 tonnes d'huiles parfumées, des eaux aromatiques par distillation (environ 4 millions de litres d'eau de rose et d'eau de fleur d'oranger) et des essences (2000 kg de néroli, 80 kg d'eau de rose). essence). 1000 1 kg de fleurs d'oranger donnent 3000 kg de néroli ; 1 kg de roses produisent 4000 kg d'essence. La menthe est également cultivée dans ces régions, produisant environ 5000 3000 kg d'essence. Il existe un commerce important d'essences de Labiatae dans le département. Toutefois, ces huiles essentielles ne sont produites qu'en partie à Grasse (seulement XNUMX kg de lavande, XNUMX kg de thym); ils sont distillés dans l'Hérault, le Gard, le Var, la Drôme et les Basses-Alpes. Sur les sites de production, les plants sont transformés soit dans des alambics de fortune qui se déplacent à travers villages et montagnes pendant la saison de deux mois (certains fabricants en ont jusqu'à 30 en fonctionnement), soit dans d'immenses alambics capables de traiter 2000 kg de lavande en 24 heures. , situés dans des usines fixes. 550 kg de fleurs donnent 1.5 kg d'essence. Ces dernières années, la culture des plantes aromatiques, notamment du géranium, s'est fortement développée en Algérie, notamment autour d'Alger, Staouéli, dans la vallée de la Mitidja. A Boufarik, il y a plus de 500 hectares de géranium, 170 de cassie ; ni la violette ni la fleur d'oranger ne sont négligées. La production d'essence de géranium dépasse les 6000 XNUMX kg.
PARFUMS DISCRETS, PARFUMS LÉGERS, ODEURS SUBLIMES
L'Italie nous offre des racines d'iris et des essences de bergamote, de citron et du Portugal. L'iris est cultivé près de Florence et de Vérone. La France en consomme annuellement près de 330 tonnes. Les essences d'orange et de citron sont distillées en Calabre, en Sicile ; exporté via Messine, Reggio, Catane et Palerme ; évalué à plus de 8 millions de francs, avec une quantité moyenne de 550 tonnes, dont près de 200 sont absorbées par l'Angleterre, 178 par l'Amérique du Nord, 75 par l'Autriche, 50 par la France, 25 par l'Allemagne et le reste par d'autres pays. Produire 1 kg d’essence nécessite environ 200 kg d’écorces, ce qui équivaut à 2000 fruits. Un ouvrier qualifié peut éplucher 4000 citrons par jour et gagner 2.65 francs. Les roses viennent de Bulgarie ; nous y reviendrons plus tard. La menthe et la lavande sont surtout cultivées en Angleterre, dans le Surrey, depuis 1568. À Mitcham, on compte environ 350 hectares de menthe. Durant la saison, des séries d'alambics distillent 15,000 35 kg de plantes par jour. L'importance de ces appareils de distillation se mesure à leurs serpentins de XNUMX mètres de long. Le développement de l'industrie de la parfumerie jusqu'à nos jours a été marqué par une évolution continue, s'adaptant à l'évolution des goûts et des préférences. Aujourd’hui, l’utilisation des parfums est devenue plus nuancée et sophistiquée, s’adressant aux individus ayant une préférence pour des parfums plus légers et plus subtils par rapport aux parfums intenses de musc et de civette privilégiés au cours des siècles précédents. En Orient, notamment au Moyen-Orient, l’amour pour les parfums, notamment le musc et la rose, reste profondément ancré. L'arôme du musc est si prononcé qu'on dit que les rues mêmes de certaines villes sont saturées de son parfum. L'essence de rose, quant à elle, est un parfum polyvalent largement utilisé à diverses fins, depuis la décoration des murs des mosquées jusqu'au geste de bienvenue pour les invités.
Le commerce des parfums et des essences a une longue tradition, Constantinople étant un centre important pour ce commerce. Le Grand Bazar, par exemple, abrite une variété de produits parfumés, allant des essences de rose aux pastilles de musc et d'ambre gris, tous présentés dans des contenants ornés. Si l’usage des parfums est étroitement lié au domaine des produits de beauté et des cosmétiques, l’accent s’est déplacé vers des expressions plus naturelles et artistiques, avec une attention particulière portée au savoir-faire des contenants eux-mêmes.
Passons à la production de fleurs dans le Région grassoise, la culture de plantes indigènes a joué un rôle crucial dans l'établissement de la région comme un centre majeur de la parfumerie. Le département des Alpes-Maritimes compte de nombreux fabricants, employant des travailleurs locaux et saisonniers pour transformer des millions de fleurs chaque année. Grâce à diverses méthodes comme l'enfleurage et la distillation, une vaste gamme de produits parfumés est obtenue, allant des pommades aux eaux et essences aromatiques. Il convient de noter le processus méticuleux impliqué dans l’extraction des essences de différentes fleurs, chacune contribuant à la diversité de la gamme de parfums disponibles sur le marché.
L’approvisionnement en matières premières pour la parfumerie dépasse les frontières de la France et englobe des régions comme l’Italie et l’Angleterre. Chaque pays apporte des éléments distincts comme les racines d'iris, les essences d'agrumes et les plantes aromatiques, enrichissant la palette de senteurs de l'industrie du parfum. La culture et l'extraction de ces ingrédients naturels nécessitent précision et savoir-faire, reflétant le savoir-faire artistique et artisanal qui caractérisent la parfumerie moderne.